Dévaluation de l?euro : quel serait l?impact sur l?immobilier ?

Dévaluation de l?euro : quel serait l?impact sur l?immobilier ?
Jean-Marc Bourmault, directeur du programme et des partenariats de Patrimonia convention des professionnels de la gestion de patrimoine qui se tient les 25 et 26 septembre à Lyon.
Lesclesdumidi.com : Quelles seraient les conséquences pour les propriétaires et les investisseurs immobiliers d'une éventuelle dévaluation de l'euro ?

Jean-Marc Bourmault, directeur du programme de Patrimonia : Je ne crois pas à une dévaluation de l’euro qui est utilisé par 18 pays de la zone euro. Pour qu’il y ait dévaluation il faudrait que la Banque centrale européenne obtienne l’accord des 18 banques des pays concernés. Une dévaluation de l’euro aurait d’autre part des répercussions négatives sur des pays connaissant la croissance, je pense en particulier à l’Allemagne.

Lesclesdumidi.com : Quels sont par contre les effets éventuels de la poursuite de la dépréciation de l’euro ?

L’euro est passé de presque 1,40 à 1,28 dollar. Cette dépréciation de l’euro face aux autres monnaies n’a pas d’impact sur le marché de l’immobilier. Elle peut par contre avoir un impact sur des investisseurs étrangers hors zone euro, par exemple les Anglais ou les Américains, qui profitant de la baisse de l’euro pourraient acheter des biens immobiliers en France. Pour les investisseurs européens appartenant à la zone euro, qu’ils investissent à un euro à 1,28 ou 1,40 de parité avec le dollar ne change rien en ce qui concerne le prix du bien immobilier.

Lesclesdumidi.com : Un événement pourrait toutefois bouleverser le marché de l’immobilier français : l’éclatement de la bulle immobilière. Croyez-vous à ce scénario ?

Je ne crois pas à l’éclatement d’une bulle immobilière parce que pour qu’il y ait éclatement, il faut qu’il y ait bulle. Les mises en chantier ont baissé et les permis de construire ont diminué de l’ordre de 15 % par trimestre depuis un an. La demande est forte mais l’offre n’est pas aussi importante que cela. Les promoteurs ne lancent un programme immobilier que s’ils sont certains de l’avoir quasiment vendu, quand ils ont fait 70 à 80 % de leurs réservations. Il y a très peu de stocks et ce n’est donc pas a priori compatible avec la mise en place d’une bulle immobilière. On peut avoir des corrections de marché sur certaines villes moyennes mais celles-ci sont infimes, de 5 à 10 % au maximum. Mais dans d’autres zones l’immobilier ne baisse pas, c’est particulièrement le cas en région parisienne ou à Lyon. En ce moment on recourt à l’emprunt avec des taux historiquement bas. Savoir si le crédit est distribué, c’est une autre chose car les banques sont assez frileuses à l’heure actuelle.  

Lesclesdumidi.com : Cependant estimez-vous que les prix de l’immobilier en France sont surévalués et qu’il y a un décalage important avec le niveau de revenu des ménages ?

Je ne sais pas si les prix de l’immobilier sont surévalués mais ce qui est certain c’est que les revenus des ménages ne sont pas suffisants pour acquérir un bien immobilier qui corresponde parfaitement à leurs besoins. On peut penser que l’immobilier est à son bon prix parce qu’il n’y a pas d’effet de correction massif des prix. Toutefois à Paris, où les prix sont très élevés, le primo-accédant a beaucoup de mal à se loger et doit partir en première ou seconde couronne pour trouver un logement adapté à sa capacité de remboursement, calculée en fonction de ses revenus.



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