Marie-Claude Desormière, agent immobilier, directrice de l'agence immobilère Immosky 06 Terres & Mer

Lesclesdumidi.com : Le début de l’année 2012 ne s’est guère révélé très porteur en ce qui concerne l’immobilier avec le durcissement de l’octroi des crédits, des dispositifs fiscaux rabotés ou appelés à être supprimés dans les mois à venir, le tout se déroulant dans un contexte d’élections présidentielles.
Lesclesdumidi.com : Avez-vous ressenti un ralentissement de l'activité économique des agences immobilières et avez-vous constaté une baisse des transactions dans votre région ?
Marie-Claude Desormière : 2011 a été pour notre agence une année excellente, et en effet, nous avons constaté une nette baisse des ventes à partir de février dernier, date à laquelle a été effective la modification de la loi sur les plus-values. A cela s’est ajoutée la frilosité des banques à accorder des crédits aux primo-accédants ne possédant pas ou peu d’apport ainsi qu’aux personnes possédant un bien à vendre et qui nécessitent un prêt relais.
Nous sommes actuellement dans une période charnière. Les investisseurs ne savent pas de quoi demain sera fait. Après l’attentisme des élections, nous ressentons une période de flottement. Les investisseurs français et étrangers observent la conjoncture économique et patientent en attendant de voir si le nouveau gouvernement mettra en place de nouveaux dispositifs et quels seront-ils s’il y en a.
Selon vous, avez-vous noté une évolution des prix depuis le début de l’année 2012 ? Les prix ont-ils augmenté ou au contraire ont-ils baissé ?
Marie-Claude Desormière : On peut considérer que les prix tendent à la baisse. En effet, si de prime abord on note une stabilité des prix, c’est parce qu’il y a encore beaucoup de stock sur le marché. Les acheteurs observent le marché. Par exemple, ils repèrent un bien et ils attendent qu’il baisse. Ainsi, si au bout de quelques mois le vendeur n’a pas de contact, il est tend à revoir son prix, s’il veut vendre rapidement. A ce moment-là, les futurs acquéreurs qui suivent le bien en négocient encore le prix, en baissant parfois même jusqu’à 10%. En réalité, la plupart des futurs acquéreurs n’ont pas le choix, ils ne peuvent pas aller au-delà d’un certain prix. En revanche, quand un bien est mis sur le marché au juste prix, il est très vite vendu. Bien entendu, la situation diffère selon les villes et les micromarchés où certains biens se vendent mieux que d’autres. Par exemple, à Saint-Laurent-du-Var, Cagnes sur mer, Antibes, Juan les Pins, Sophia Antipolis, Valbonne ou dans les villes du littoral ou de l’aéroport, là où les demandes d’achat sont importantes et où le stock est faible, les biens partent excessivement rapidement.
Avez-vous noté un changement dans le comportement des clients ?
Marie-Claude Desormière : Le marché immobilier est très tendu, et le comportement des acheteurs a changé en effet. Dorénavant, les futurs acquéreurs ayant un bien à vendre attendent d’avoir vendu leur bien avant d’en acheter un autre. Ils ne veulent pas prendre le risque d’un prêt relais. Ils observent, cherchent un bien au prix du marché et attendent la vente de leur bien pour réinvestir. De la sorte de nombreuses transactions sont réalisées pratiquement au comptant. L’argent de la vente précédente est réinvesti dans leur nouvelle acquisition. Les clients ne veulent plus avoir recours au prêt relais.
Nos clients sont financièrement sérieux mais ils ne peuvent aller au-delà de leur budget. Dès lors, on constate un certain attentisme.
En quoi la physionomie du marché immobilier a-t-elle changé et quel impact a-t-elle sur votre activité immobilière ?
Marie-Claude Desormière : Rentrer des mandats, c’est bien, car cela génère du contact, mais cela ne suffit pas, nous devons nous adapter au nouveau comportement des acheteurs, modifié lui-même par la conjoncture économique. Il faut davantage travailler avec les acheteurs, les accompagner dans leurs recherches d’un bien. En effet, ils attendent la vente de leur bien et dès qu’il est vendu, c’est la course car ils n’ont que 2 ou 3 mois pour trouver un autre logement. Il faut être excessivement réactif pour trouver le bien qu’ils recherchent et ainsi répondre à leur demande. Un bien au prix du marché peut partir en une journée. Le secret de la réussite, c’est de se constituer un bon réseau composé de professionnels de l’immobilier, de connaissances, de clients, de partenaires et de confrères. Nous travaillons en inter-cabinet, cela permet d’avoir davantage de chance de trouver le bien rapidement et ainsi de réaliser l’opération.
Voici donc une des facettes de l’évolution de notre métier.
Quel est le profil de vos clients ?
Marie-Claude Desormière : Nous avons différents profils de clients. Parmi eux, une part importante est représentée par des vendeurs-acheteurs sérieux qui ont déjà un financement assuré. Ce sont des actifs (pour la plupart des ingénieurs, des cadres moyens et supérieurs) qui viennent travailler et qui cherchent à se loger sur une zone de 15 km autour du pôle technologique de Sophia Antipolis.
Nous avons aussi une clientèle de retraités en quête de résidence secondaire qui évoluera en résidence principale au bout de quelques années. Ces derniers sont en quête d’un bien proche de toute commodité, à proximité de la mer, comme Saint Laurent du Var ou encore Cagnes sur Mer. Ce sont, soit des retraités originaires d’une autre région assez éloignée, ou bien des retraités de l’arrière pays désireux de se rapprocher. Là encore, ce sont des clients sérieux au fort pouvoir d’achat.
Dans ces villes recherchées, les prix restent assez élevés les biens ciblés sont de qualité et possèdent parking, terrasse et ne nécessitent pas ou peu de travaux.
Quelles sont les particularités de votre agence et vos futures orientations ?
Marie-Claude Desormière : D’une part, nous avons constaté, comme dans de nombreuses autres villes, la pénurie de logements locatifs, ainsi que saisonniers. Ainsi nous envisageons de développer ces deux facettes de la location. Il y a une forte demande des touristes étrangers au fort pouvoir d’achat en quête de location saisonnière de biens haut de gamme.
D’autre part, nous sommes aussi spécialisés dans le foncier, sur tout le département des Alpes-Maritimes. Quant un acheteur recherche une villa dans une certaine tranche de prix, entre 400 000 euros et 1 million d’euros, voir plus même, nous pouvons également lui proposer un terrain pour qu’il y construise une villa neuve.
Là encore, nous accompagnons systématiquement notre client pour sa recherche, et nous lui dispensons des conseils sur les règles d’urbanisme qui s’appliquent au terrain. Puis s’il le désire, nous le mettons en relation avec des professionnels tels l’architecte, le constructeur….
Nous faisons aussi de la recherche foncière pour les promoteurs les constructeurs, les aménageurs et lotisseurs qui ont l’intention de construire des logements collectifs ou des villas.
IMMOSKY 06 TERRES ET MER
7294, route de Cagnes
06610 LA GAUDE
Tél : 04 93 07 38 64
www.lagaudimmo.com
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